Séjour au Japon, redécouverte de Tokyo, 30 ans après…


Après 2 premières visites en 1987 et 90, me voici à nouveau au Japon pour le plaisir. J’ai découvert une des iles les plus septentrionales du Japon : Okinawa, rendez vous des familles japonaises pour le week-end férié de l’équinoxe : avions pris d’assaut, resorts peuplés et comme partout au Japon ce mélange d’une part de savoir vivre, d’attention au détail dans l’arrangement des assiettes, des plats, des fleurs comme des jardins tirés au cordeau et d’autre part l’anarchie des maisons, des immeubles qui s’enchevêtrent tricotés par des fils électriques en façade, dans les rues, le moindre recoin. L’ile que je pensais être tropicale et isolée est en fait très peuplée, urbanisée et domestiquée…

Après cette première découverte, je m’interrogeais sur le Tokyo d’aujourd’hui par rapport à mes souvenirs trentenaires… Arrivée dans la ville en fin d’après midi et un premier bain de foule dans le métro, ma première surprise a été la taille et poids des Tokyoïtes : je les ai trouvés plus grands (je me suis retrouvée coincée comme dans le métro parisien à ne voir que les épaules et les cheveux !)  plus gros peut être aussi avec même quelques jeunes obèses… Je me suis par contre moins sentie « lost in translation » : les messages et panneaux en anglais, des traductions de nombreux panneaux et affichages rendent l’orientation plus facile pour un Occidental.


Ginza est toujours le temple de la consommation de luxe et de nouveaux centres branchés ont émergés comme Shibuya bien connue des jeunes en quête de fêtes et de sorties arrosées… mais aussi la réhabilitation de quartiers plus traditionnels avec de nombreux temples et petites maisons en bois à Yanaka au Nord d’Ueno.

Par contre, le respect des règles, des process semblent toujours structurer la vie sociale à Tokyo : comme le dit ce slogan à Ueno pour le Cherry Blossom: « obey the rules and  envoy cherry blossom viewing ». Les règles doivent être respectées avec le côté positif majeur pour une Parisienne en visite, des rues impeccables, des vélos nickels sans le moindre antivol, des files d’attente bien organisées mais aussi les rappels à l’ordre quand on ne traverse pas sur les passages protégés, la difficulté à sortir du process et de la règle : tous les musées, galeries… sont fermés les lendemains de jour férié et c’est sans exception !

Les expatriés que j’ai rencontrés m’ont exprimé leur attirance mêlée de gêne face à ces règles omniprésentes : comment ne pas apprécier de se promener en toute sécurité dans Tokyo, de voir un passant courir vers vous pour vous ramener vos gants ou votre sac oubliés dans le métro, de laisser ses courses sans surveillance pour retourner au magasin chercher un nouvel article ? Mais toute pièce a son revers et il est difficile aussi de devoir « obéir à la règle »  surtout quand on arrive ici et que l’on ne connait pas les codes, les implicites, ce qui se fait et ce qui ne se fait pas… les Français travaillant avec des Japonais trouvent compliqué ce choc culturel, ce mode de travail où le respect de la règle et du chef sont primordiales.


Après un passage à Osaka qui apparait comme provinciale après l’effervescence de Tokyo, ma dernière surprise fut le retour à Kyoto avec la rencontre de jeunes et moins jeunes en kimonos traditionnels pour les filles comme pour les garçons. Ils étaient si nombreux que j’ai interrogé des passants pour savoir s’il y avait une fête particulière ce jour, LE jour de la fête du printemps mais non, en fait, les Japonais sont de plus en plus nombreux à louer pour la journée des vêtements traditionnels pour visiter la ville une journée, ils se promènent en groupes d’amis, en couples vêtus comme au 19eme siècle pour une journée, le temps de découvrir la ville, de faire des photos devant les temples, les cerisiers, les rues anciennes puis se changent et reprennent le train… ce retour à la tradition, aux coutumes a été sans doute une de mes grandes surprises de ce voyage.

Au final, le Japon reste un pays de tradition avec une volonté forte de la préserver. Même si l’ouverture à la langue anglaise est évidente, la communication est souvent difficile du fait du niveau d’anglais encore assez faible et de la difficulté à maitriser le japonais. C’est pourquoi, nous recommandons une formation interculturelle, l’apprentissage du japonais et une réelle réflexion du conjoint sur son projet au Japon. Travailler n’est pas chose facile du fait de la barrière culturelle et linguistique ainsi que des visas des conjoints qui interdisent souvent le travail à plein temps.

 

Danielle Deffontaines

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